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    Le Recueil des Héros

    Féminin
    Herbe
    Herbe

    Le Recueil des Héros Empty Le Recueil des Héros

    Message par Herbe Sam 13 Sep - 22:36

    Dans notre ancienne bibliothèque, j'avais proposé de parler de nos expériences en tant que Héros, ou même Super-Vilain. Que ce soit une chanson, un poème, ou une histoire à la première personne, l'important, c'est d'essayer, tout les supports sont autorisés, gardez juste le thème principal à l'esprit : Héros/Vilains. Les super-héros, super-vilains, héros de guerre, maîtres du mal, et autres joyeusetés sont autorisés et encouragés!
    Une chanson de barde racontant votre épopée, une image de votre mariage avec votre princesse, votre liste de course de super-vilains, innovez, inventez!
    Je vais ici remettre les participations reçues. N'hésitez pas à continuer de nous faire rêver.

    Participation de Gob
    Gob a écrit:

    Épopée d'un Chat-Pitre


    Il est venu en traversant la mer
    Il a pu poser sa queue à terre
    Dans les landes il a apprit
    Dans une guilde il s'est aguerri

    Luttant contre de grandes menaces
    Il s'est allié avec de nombreuses races.
    Affutant sa lame et ses réflexes
    Le combat n'est pour lui jamais complexe

    Relevant tout les défis qui se présentent à lui
    Ces années de combat ont hélas un prix.
    Cherchant encore le bon chemin
    Il garde espoir en son destin.

    Faisant preuve d'aptitudes exceptionnelles
    Il lui arrive de partager sa gamelle
    Gardien de nos jours et de nos nuits
    Notre héros tant qu'il sera en vie.

    Participation d'Herbe
    Herbe a écrit:
    Le Recueil des Héros Alexjulia-406600c
    Le jour où j'ai joué l'héroïne.


    C'était en l'an 638. Ma fille suivait son éducation au temple Crâ. Et je m'ennuyais légèrement. J'ai alors tenté un nouveau métier.
    J'allais devenir bûcheron. Mais attention, pas comme l'Enutrof qui a tué mon père ! J'allais être une bûcheronne responsable ! Je replantais des boutures de chaque arbre que je coupais. Je m'assurais de n'en couper que le nombre qui me fallait et rien d'autre. Certes, ça ne me rapportait pas énormément de Kamas, mais au moins je n'étais pas une meurtrière d'arbre.
    Je me baladais souvent dans les bois de Litneg, malgré la dangerosité de la Zone.
    Ici, les Mulous chassaient les jeunes imprudents, dévoraient les enfants,  mordaient les postérieurs de tourtereaux dans les buissons, … Mais ils savaient que s'ils m'approchaient, ils se feraient roussir les poils à coup de cartes enflammées.
    J'abattais un frêne, quand j’aperçus un Mulou, suivi de près par des Millimulous. Ils couraient tous en direction du Sud. Un Mulou chasse rarement en meute, sauf si c'est un très gros gibier. Habituellement, ils mangent les Corbacs qui s'égarent en rejoignant les pénates.  Cette fois là, la salive coulait de leurs babines, l'appétit se lisait dans leurs yeux. J'ai préféré aller voir par moi-même.

    Un tas de Mulou s'acharnait sur la pauvre victime. Je n'ai pas vu exactement ce que c'était, mais ça criait, hurlait. Ça me vrillait vraiment les oreilles, je n'en pouvais plus ! J'ai d'abord lancé du bois de frêne sur les Mulous, le temps de trouver mes cartes, puis j'ai enchaîné sur des Topkaj bien allumés.
    Ils ont fui, embrasés comme des torches, à travers la forêt, tout en mettant le feu à quelques buissons.
    J’aperçus une masse foncée, tellement roulée en boule que j'ai d'abord pensé à un énorme Corbac. Mais les Corbacs ne hurlent pas de cette façon. Une fois un peu plus près, j'ai pu voir deux yeux émeraudes dépasser d'une capuche violette, tirant entre l'aubergine et le Byzantium.
    Un regard hagard, terrorisé. Elle se recroquevillait à chaque fois que je faisais un pas. C'était une Disciple Sram, assez jeune. Sur sa ceinture, un écusson brâkmarien brillait au soleil. Pas question de l'emmener à Bonta. Ils l'auraient emprisonnée sur le champ. Je l'ai porté sur mon dos jusqu'au transporteur brigandin, et nous avons fait route jusqu'à Brâkmar. Une fois arrivées à la ville sombre, les passants ne nous dévisageaient plus. Un garde, tirant le cadavre d'un Bontarien par les cheveux, me salua d'un geste de la main, visiblement fière de sa prise.
    Nous avons fait route jusqu'à la milice. Des hommes en tablier blancs se dressaient devant nous. Des infirmiers, ou plutôt des bouchers recrutés sur le tas par la ville pour amputer vite fait bien fait les blessés. Ils m'ont indiqué la sortie, la salle sordide servant de lieu de soin ne pouvait accueillir personne de plus. La veille, Oto Mustam avait trouvé bon de lancer un assaut contre Bonta. Le résultat était prodigieux... Une cinquantaine de soldats blessés, entassés dans l'infirmerie. Pas de place pour mon zombie ambulant, dont je sentais le sang couler dans mon dos. Je l'ai alors porté jusqu'à chez moi.

    Ce n'était pas une maison bien grande, mais elle avait tout de même un salon assez bien agencé et un lit moelleux. La Disciple de Sram s'était évanouie depuis le transporteur brigandin. Je l'ai allongé sur le lit pour mieux voir ses blessures. Un voile couvrait toute la moitié inférieure de son visage, et la capuche violette s'occupait de cacher le haut. J'ai d'abord doucement retiré le voile, dévoilant des lèvres légèrement plus claires que sa peau gris Sousouris. Du sang perlait au coin de sa bouche.
    Je l'ai retiré en appuyant doucement le voile sur ses lèvres. Au tour de la capuche d'être retirée. À ma grande surprise, elle possédait des cheveux d'un blanc Écru, contrastants totalement avec le reste de son apparence. Son visage avait été assez épargné malgré quelques ecchymoses.
    Les Mulous s'étaient acharnés sur ses bras et son ventre. J'ai lapé ses blessures pour ne pas qu'elles s'infectent plus puis je l'ai laissé dormir.
    Elle s'est réveillée le lendemain, durant l'après-midi. Toujours aussi terrorisée. Je suppose que mes crocs et mes griffes ne l'aidaient pas à se calmer. Elle avait du mal à respirer et à bouger, visiblement quelques côtes bien endommagées. Je l'ai gardé à la maison pendant plusieurs jours. Durant la première semaine, elle fixait la ville par la fenêtre, d'un regard vide sans rien dire, comme une coquille vide.

    Puis, un jour, elle me demanda mon nom. D'une voix posée, à la manière d'une fille de bonne famille. Après avoir répondu à ses questions, j'ai fini par lui demander comment elle était arrivée à Litneg. Elle se nommait Alexandra, elle venait d'une famille brâkmarienne, possédant une exploitation d'Oliviolet dans les landes de Sidimotes. Elle aurait 20 ans en Descendre. Ses parents l'avaient élevé dans l'idée qu'elle devienne une épouse docile et convenable. Elle voulait découvrir la vie d'aventurier avant de se poser en femme au foyer. C'est pourquoi elle est partie de chez elle. Elle avait longé la baie de Cania sans trop de Soucis. Mais du fait de sa naissance brâkmarienne, elle dû éviter Bonta, ce qui l'ammena jusqu'à Litneg, où elle croisa la meute de Mulous.
    Elle n'avait aucun endroit où aller. Nous avons alors vécues ensembles. Elle s'est engagée dans l'armée brâkmarienne en tant que Disciple de Brumaire pour pouvoir me payer un loyer. Sa compagnie n'était pas déplaisante. Elle chantait parfois une drôle de chanson dont je ne comprenais pas les paroles. C'était sa mère qui lui avait appris à chanter, elle en était très fière. Je dois avouer que sa voix était divinement belle. J'aurais pu l'écouter des heures. Si cette femme ne m'avait pas paru aussi fragile, j'en serais tombée amoureuse.
    Enfin, j'aurais pu.
    En 642, après un voyage chez ses parents, quelque chose en elle avait changé. Elle me considérait comme un démon, un shushu. Elle devait protéger les gens de mon entourage, les avertir que j'étais mauvaise. Que je les mênerais tous à leur perte. Je n'ai jamais compris pourquoi. Elle était pourtant brâkmarienne, en admettant que ce soit une question de culte, pourquoi voudrait-elle détruire un démon ? Je pense que sa mère lui a mis dans la tête que mon caractère volage et mes différentes addictions ne faisait pas de moi quelqu'un de fréquentable. Je ne peux pas l'en blâmer, mais de là à dire que je suis un shushu ? Que je ne mérite pas d'exister ? Elle me criait qu'elle n'aurait jamais du être sauvée par une personne de mon espèce.
    Nous nous sommes battues à plusieurs reprises. Elle était assez faible à l'époque et je pouvais me défendre. Mais avec le temps, elle prit du galon dans l'armée et s'améliora au combat. J'ai vendu ma maison à Brâkmar et je suis partie pour la Montagne des Koalaks, je ne risque plus de la croiser au détour d'un sentier maintenant.

    Parfois, elle me parle normalement et ne rechigne pas à m'aider. Je ne saurais jamais si c'est parce qu'elle retrouve ses esprits l'espace d'un instant ou parce qu'elle cherche à me piéger.
    Si j'avais pu imaginer ça un jour... J'aurais du laisser ce sauvetage aux vrais héros.

    Participation de Zukka
    Zukka a écrit:Ranger … Laver … Balayer …

    *Gling ! Gligling !* Firent les bouteilles de bière vidées la veille au soir lorsqu’elles atterrirent dans la poubelle sur le côté de la maison de guilde.

    « Pffiiiou ! » Soupire l’eniripsa, dont le front luit de sueur.

    « Fêter les victoires contre les autres alliances c’est bien, mais le nettoyage c’est fatigant … »

    « Et puis Herbe qui me pose de drôle de question, comme si je pouvais être un héros moi, le héros du ménage oui ! » Continue-t-il pour lui-même.
    « Je vais faire une petite pause, je l’ai bien mérité. »

    Zukka s’assoit alors sur un banc à l’ombre devant la maison de la guilde. Il s’étire un peu, observe les alentours, se perd en contemplation …

    Des bruits de pas le sortent de sa torpeur. Sur le chemin une jeune femme s’avance vers lui d’un pas tranquille. Il ne distingue pas tout de suite ses traits, mais sa démarche lui semble familière. Elle porte un pantalon vert, des tongs en bois. Elle n’a qu’un grand bandage, apparemment très serré, qui lui cache la poitrine. Un bandana, vert également, lui retient ses cheveux roux. Les yeux de l’eniripsa peuvent maintenant deviner plusieurs marques rouges le long des bras de cette jeune personne qu’il devine être une sacrieuse. Elle porte à la taille une épée dans son fourreau.

    Les souvenirs de Zukka bouillonnent. Elle s’arrête près de lui et l’observe avec un sourire, qu’il sent contenu.

    « Bonjour, Maître. Cela fait bien longtemps » Dit-elle d’une voix calme et profonde.

    « Oh oui, bien longtemps … Je suis heureux de te revoir … » Répond l’eniripsa en souriant, mais dont le regard se perdit quelques secondes ...

    L’image d’un autre blason de guilde s’impose à sa mémoire, une balance jaune sur fond bleu  … D’autres images se succèdent, un flot de souvenirs déferle, Xélor fait alors son office …


    C’était il y a plusieurs années, aventurier expérimenté mais pas encore confirmé, Zukka sort de la boutique du tailleur avec une cape houte toute neuve. Nounette et Feud’aile l’attendent dehors, ils sont encore jeunes.

    « Regardez ! N’est-elle pas magnifique ! » Dit-il à ces deux amis, qui se mirent à piailler en cœur à son arrivée.

    « Venez allons gagner d’autres Kamas pour que je puisse aussi changer mon chapeau ! »

    Zukka est maintenant assis au pied d’un arbre à l’orée de la Forêt de Litneg. Il a un pain des champs à la main, il donne un bout à sa dragoune rose, en émiette un autre pour le bwak, et mord à pleines dents le morceau restant.

    « Ça creuse la chasse au mulou, n’est-ce pas ? » Dit-il la bouche pleine, en regardant ces familiers se rassasier. Quelques instants plus tard, il remarque que ses 2 compagnons tournés tous les deux dans la même direction, le long de la lisière. Il suit leur regard et surprend un écureuil à quelques pas de là. La petite bête est figée, tendue,  prête à détaler au moindre danger, mais continue d’observer le petit groupe.
    Zukka décide alors d’arracher un petit bout de son morceau de pain, sans faire de geste brusque. Puis le lance doucement dans la direction du petit rongeur. Ce geste suffit pour lui faire faire quelques bonds en arrière.


    « Approche ! N’ait pas peur ! » Dit doucement l’eniripsa. Ce que fit précautionneusement l’écureuil, jusqu’au bout de pain qu’il coince entre ses dents, et en un éclair il disparut !

    « Eh ! Tu aurais pu dire merci ! Petit chenapan ! »

    Leur repas terminé, la petite troupe est reparti dans la forêt à la recherche de trace de mulou. Ils suivent un petit sentier, entouré d’immenses arbres. Ils avancent le plus discrètement possible, à l’écoute de la nature. Quand l’être ailé se rend compte qu’il n’y plus un bruit autour d’eux, ils sont aussitôt surpris par un petit craquement derrière eux.

    GROUAAAAARRRRRR ! ! !

    A peine ont-ils fait volte-face, qu’un hurlement à glacer le sang, retentit à quelques dizaines de mètres d’eux.
    En se retournant une nouvelle fois, Zukka trébuche en arrière. Une fraction de seconde suivant le choc, il voit une branche énorme passer au-dessus de lui et s’écraser sur un tronc un peu plus loin. Un cri, celui d’une jeune fille apparemment, se fit entendre immédiatement suivit d’un autre cri féroce.
    L’eniripsa, gardant son sang-froid tant bien que mal, se retourne à plat ventre et fait signe à ses familiers de faire silence. Il se redresse doucement pour observer la scène : dans un vacarme assourdissant une jeune fille essaie d’échapper tant bien que mal à un trool armé d’un tronc d’arbre qu’il balance à gauche, à droite, projetant une multitude de débris aux alentours.


    * Je dois faire quelque chose ! * Pense-t-il alors, déjà debout,  progressant et esquivant les éclats de bois le plus discrètement possible vers cette jeune fille. Mais il ne sait pas encore comment il va pouvoir lui venir en aide, la soigner ? Attaquer le trool ? Il n’est plus qu’à une dizaine de mètres, quand imperceptiblement le monstre se raidit.

    * Il m’a vu ! * Zukka a juste le temps d’éviter le tronc auparavant dans la main du géant, qui en déracine déjà un autre. Un grand fracas se fait entendre derrière. Une pensée pour ses familiers lui fait jeter un regard par-dessus son épaule, les voir sain et sauf, courant et volant vers le point de chute du tronc pour rattraper dans sa chute … Un écureuil !

    * Ils sont courageux, il a dû tomber des branches secouées par le choc. * Observe-t-il, une fois caché derrière un gros chêne, profitant de la difficulté du trool à déraciner son arbre.

    KRAC ! !

    * Elle a pu se cacher aussi. * Constate-t-il, aux aguets, car le monstre est toujours là, et cherche à retrouver sa … ses proies désormais un nouveau gros tronc dans ses mains. Penché sur le côté il tente de voir la jeune femme. Elle semble à bout de souffle et blessée à plusieurs endroits, du sang coule sur sa tempe. Elle se penche aussi pour observer discrètement l’avancée du trool, qui hume l’air dans sa direction, elle se redresse alors aussitôt.

    « GRRRR ! » Grogne le monstre, il semble sourire. Il sait qu’elle n’est pas loin et s’approche de l’origine de l’odeur de sang. L’eniripsa a remarqué ce changement, ses pensées bouillonnent afin de trouvé comment venir en aide à la sacrieuse tout en échappant aux coups du monstre. Mais il est trop proche d’elle pour réfléchir plus longtemps.

    « HEY ! Je suis là ! » Crie alors l’eniripsa, dans l’urgence, bondissant de sa cachette derrière son gros chêne. Il essaie d’attirer l’attention du trool, et cela fonctionne … mais pas très longtemps. La bête tourne à peine dans sa direction, et continue de diriger vers l’endroit d’où provient l’odeur de sang. L’être ailé se met alors à courir vers lui, une fois assez près, il lance deux flamiches l’une après l’autre sur le trool. La première le fait s’arrêter et tourner la tête.

    « Groumf ? » Il a le temps de lever son bras pour se protéger de la seconde.

    « Grouuarggg ! ! » Zukka à maintenant ce qu’il voulait, toute l’attention du trool qui se dirige maintenant vers lui, et arme déjà son tronc d’arbre pour l’abattre sur ce moustique d’un point de vue troolesque. L’eniripsa a juste le temps d’esquiver d’un battement d’aile atterrissant plusieurs mètres en arrière. Il baragouine alors quelques mots que lui seul comprend. Le mot interdit enflamme quelques secondes le visage du monstre mais ne semble pas faire beaucoup d’effet, à part qu’il a l’air un peu plus énervé. Il s’avance à nouveau d’un pas plus déterminé vers l’être ailé, brandissant le tronc d’arbre. Zukka voit alors entrer dans son champs de vision 3 petites formes qui sautillent rapidement derrière le trool. Une de couleur orange, volette au-dessus des 2 autres qui sont rose pour l’une et marron pour l’autre. Il réalise alors.

    * Ce sont mes fam… * Il a juste le temps de sauter entre les jambes de l’hideuse bête.

    Kraaak !

    Le tronc que tient le trool s’écrase là où se trouvait l’eniripsa il y a un instant.

    « Grouuargg ! ! » Hurle le trool, maintenant bien énervé.

    Zukka ne prend pas le temps de se retourner et cours droit vers la jeune sacrieuse. Le bwak de feu, la dragoune rose et l’écureuil sont déjà auprès d’elle. Ils essaient de la réveiller car elle est à demi consciente. Elle ouvre les yeux quand l’eniripsa appose ses mains sur elle.

    « Mais qui êtes … ? Ne bougez pas ! » La coupe-t-il, en continuant à baragouiner dans sa langue. Un halo de lumière entoure alors la jeune femme. Elle semble retrouver un peu de vigueur. Elle lève les yeux sur son bienfaiteur.

    « Non laissez m… !
    GRROOOOAARRRR !!! » Le trool surgit en brandissant ce qu’il reste de son tronc d’arbre.

    Zukka se tourne alors, tend la main droite dans la direction de la tête de la bête rugissante, tout en gardant sa main gauche sur la sacrieuse afin de continuer de la soigner, se concentre, bouche crispée, sourcils froncés.

    « HYAAA ! » Crie-t-il de toutes ses forces. Une puissante explosion de feu atteint alors le monstre en plein visage

    « GROUUOOOR ! ! » Il hurle de douleur lâchant son bout de tronc d’arbre à ses pieds pour essayer d’éteindre les flammes avec ses mains.

    L’eniripsa doit interrompre son sort de soin pour se protéger de la chute de l’arme du trool, qui a provoqué un nuage de poussière. C’est alors que la jeune femme, profitant de son regain de santé, se précipite dans le nuage avec une rapidité insoupçonnée. L’instant d’après il l’entend crier au milieu des gémissements du monstre :

    « PUNITION ! »

    Le nuage de poussière est alors immédiatement dispersé par l’onde de choc provoqué par le coup donné par la sacrieuse, ses bras tendus avec les poings disparaissant dans le ventre du trool. Elle tombe à genou. Il chancelle de quelques pas en arrière se tenant le ventre plié en deux, haletant, le visage tuméfié. Zukka reprend rapidement ses esprits, il va s’écrouler sur elle et elle n’a plus la force de fuir.


    « Ne bougez pas ! » Crie-t-il à Nounette et Feud’aile, qui toussotent à cause de la poussière. Il ne voit pas l’écureuil. Pas le temps. Il se précipite sur la jeune femme à demi consciente, passe sa tête sous le frêle bras et bondit en arrière juste avant que le monstre ne s’affale dans un bruit sourd et un nouveau nuage de poussière …

    L’eniripsa tire la jeune à l’abri contre le tronc d’arbre où elle se trouvait auparavant près de la dragoune et du bwak. Il constate qu’elle s’est évanouie. Le danger écarté son rôle de soigneur reprend le dessus, aussi il l’ausculte rapidement : elle a quelques blessures graves mais elle s’en remettra. Il retrouve l’écureuil  agrippé dans la chevelure de la jeune sacrieuse. Il s’est évanoui également. Zukka réussit à le démêler puis le confie à ses 2 familiers.


    « Occupez-vous s’en bien, il nous a bien aidé. » Leur dit-il. Puis il se tourne vers le monstre, allongé, immobile.

    « Il va bientôt se réveiller et il sera surement très en colère. Emmenons-les en sécurité, ainsi je pourrais les soigner tranquillement.» Ajoute-t-il.

    Quelques heures plus tard, la nuit est tombée. Dans l’auberge du village le plus proche, la jeune sacrieuse se réveille.

    « Où suis-je ? Ouille ! » Crie-t-elle en tentant de se relever brusquement mais stoppée net par la douleur.

    « Doucement ! » Dit aussitôt le petit être ailé, dos tourné. « Je viens juste de finir de penser tes plaies, si tu forces trop tu vas les rouvrir. » Dit-il en finissant de se laver les mains dans une bassine d’eau rougie. La Jeune femme se rallonge doucement, serrant les dents.

    Zukka s’essuie les mains. Pose le linge rougi. Jette un regard sur ses familiers. Ils mangent tranquillement près de l’écureuil qui dort lové sur un coussin. Le feu crépite dans la cheminée. La jeune femme a le regard perdu dans les flammes.

    « Vous n’auriez pas dû me sauver, le Dieu Sacrieur m’a punit pour mon imprudence » Lâche-t-elle.

    « Effectivement c’était très imprudent de ta part de t’attaquer à un trool. » Réponds l’eniripsa. « Moi-même, seul devant lui je n’aurais pu que fuir. Seuls les grands guerriers peuvent s’attaquer à eux. Une bonne équipe bien entraînée peut aussi s’en sortir. »

    Elle se mord la lèvre inférieure. « Je vous suis redevable maintenant. Par Sacrieur !»

    Il la regarde, prend un tabouret et s’assoit à son chevet. « Oh tu sais, je ne voulais pas te mettre dans l’embarras par rapport à ton dieu, j’ai agi par réflexe c’est tout. Et puis, si j’avais eu le choix, je pense que j’aurais fait exactement la même chose. »

    Zukka se retourne alors car de petits couinements se font entendre. L’écureuil s’est réveillé. Il sautille partout jusqu’à se retrouver sur les genoux de la jeune sacrieuse, puis file se blottir dans son cou.

    « Oh ! Mais …Aïe ! » Surprise par le geste du petit rongeur, elle fait un geste brusque arrêté aussitôt par la douleur.

    « Mais que me veut-il ? » Continue-t-elle, se laissant faire vaincue par la douleur.

    « Apparemment il t’a pris en affection ! » Répond l’eniripsa amusé devant la grimace qu’elle fait. « D’après ce que j’ai pu voir en le soignant, il s’agit d’un écureuil chenapan. Si tu t’en occupes bien, il fera un précieux allié. D’ailleurs c’est à lui que tu devrais être redevable. »

    Elle baisse les yeux. « Mais … Mais  je ne sais comment faire ! » Râle-t-elle.

    « Ce n’est pas bien compliqué, tu verras. » Dit-il en souriant. Après une petite pause il demande « Puis-je te demander ton nom ? »

    « Sigrid » Répond-elle en le fixant du regard. « Je vous suis redevable désormais vous pouvez tout me demander. »

    « Ah ah ah ! Pas de ça entre nous tu ne me dois rien du tout. Ce que j’ai fait, toute personne censée l’aurait fait aussi. » Dit-il en riant.

    « Par contre si tu veux je peux te proposer quelque chose. Malgré ta jeunesse, tu m’as l’air assez forte. Je te propose de faire équipe avec moi. Avec ta force et ma science on devrait pouvoir affronter de plus grand défi, qu’en penses-tu ? »

    Elle regarde à nouveau les flammes tout en grattouillant l’écureuil dans son cou. Il a l’air d’apprécier.

    « Ainsi, à l’occasion, tu pourras peut être me rendre la pareille ... » Termine-t-il d’un ton absent.

    Le regard de la jeune femme revient sur lui. Il remarque qu’il a changé mais il ne put dire en quoi. Nounette et Feud’aile grimpent sur les genoux de l’eniripsa pour s’y lover. Ils ont bien mangé.

    « D’accord. Maître. » Dit-elle.

    Zukka cligne des yeux. La lumière du soleil l’a sorti de sa rêverie passagère. Il observe une nouvelle fois la jeune sacrieuse.

    * N’avait-elle pas déjà ce sourire contenu à l’époque ? * S’amuse-t-il.

    Plusieurs minutes passent. A travers leurs regards passent beaucoup de choses. Le temps a passé mais ils se comprennent toujours aussi bien.

    « Allez viens te requinquer à l’intérieur Sigrid, la route a dû être longue depuis tout ce temps. » Finit par dire l'eniripsa.

    « Merci. Maître. » Répond elle, en refermant la porte sur elle.

      La date/heure actuelle est Dim 19 Mai - 9:13